CLO Emotional Design, quand la mode se la joue chic et éthique !
Covadonga Rodriguez Quintana, retenez son nom. Cette figure de proue de la fashionsphère ibérique s’est immiscée dans les vestiaires des femmes branchées et conscientes. Des femmes cosmopolites et modernes qui ne veulent plus choisir entre esthétique et confort, éthique et luxe. Avec sa griffe CLO Emotional Design, la styliste madrilène se pose comme l’une des pionnières du mouvement slow fashion. A l’heure de la Semaine de la mode parisienne, et si l’on prenait le temps d’interroger ce nouveau paradigme ?
Lorsque l’on tombe sur l’une de ses tenues à New York ou à Madrid, il y a des codes sibyllins qui vous interpellent et qui vous donnent envie d’aller plus loin. Des pétales, des figures ovales, des matières réversibles et des pièces stylisées en Kimonos ou en Caftans… CLO Emotional Design, c’est une signature résolument créative racontant une histoire bien au-delà de la mode. Au pays de Balenciaga, dont Coco Chanel affirmait qu’il « était le seul vrai couturier », Covadonga Rodriguez Quintana se sent investie d’une mission. Celle de replacer l’éthique derrière l’acte d’achat, d’offrir aux femmes la possibilité d’être élégantes et sophistiquées, sans effort. « J’ai toujours pensé que la mode était une attitude, une philosophie de vie. En créant ma marque en 2015, je considérais donc que notre envie d’acheter tel vêtement plutôt qu’un autre s’expliquait avant tout par un lien émotionnel. Et non par le besoin de consommer. La qualité des matières, le style, la manière dont on se projette dedans, et les valeurs prônées par la griffe, ont toujours été pour moi le fil conducteur de mon mode de consommation. ».
De chalande à designer notoire, il n’y a qu’un pas que franchit l’Ibère originaire de Galice non loin de son chef-lieu Saint-Jacques-de-Compostelle. Lorsqu’elle se lance dans l’aventure, elle veut avant tout être crédible en faisant preuve « d’honnêteté » vis-à-vis de ces futures clientes. Ce terme fort posera la première brique des valeurs de son entreprise naissante. Cette diplômée en Droit international et en Master de management de mode a toujours baigné dans l’art de vivre, le design et la haute couture, s’intéressant de près au bouillonnement artistique des grandes capitales. Mais c’est plus particulièrement les artisans de son pays, dont elle disserte le plus des savoir-faire, qu’elle a à cœur de valoriser au nom de la « qualité » et du « made in Spain ». Second élément constitutif de son identité de marque. « L’Espagne avec sa longue histoire monarchique a vu au fil des siècles de précieuses filières artisanales se constituer : brodeurs, maîtres fourreurs, tailleurs, dentelliers, bijoutiers et, bien sûr, couturiers. C’est une chance de pouvoir s’appuyer sur de tels talents pour mes collections. », s’enthousiasme-t-elle.
Ainsi, elle s’entoure de ces précieuses mains qui – de génération en génération – se transmettent les secrets de leurs techniques et la passion en héritage. Objectif : atteindre la meilleure qualité possible. Sous son coup de crayon, la créatrice donne vie à de magnifiques pièces de soie du pays, de cuir nappa, de lin, de coton soigneusement sélectionné, n’hésitant pas à passer des centaines d’heures sur un détail, une broderie. Son seul dessein est de toucher au cœur ses clientes par ses tissus nobles, ses coupes parfaitement ajustées qui siéront à toutes les silhouettes.
La forme ovale, l’un des symboles liés à son empreinte esthétique, renvoie au Ying et Yang qu’elle veut imprimer dans le textile telle une allégorie de la vie. Fruit de deux forces à la fois opposées et complémentaires, l’une plutôt active et émettrice, le Ying et Yang est un équilibre à porter aussi sur la peau.
Je porte, donc je suis
Le pétale, représente à ses yeux l’intersection, la conjonction entre la rondeur, les angles et les pics de ses deux extrémités. Derrière cette métaphore florale, un message adressée aux femmes, celui d’évoluer entre sa zone de confort et des territoires nouveaux. C’est pourquoi, on retrouve aussi beaucoup de tenues réversibles pour mieux coller à nos états d’esprit du moment. Covadonga Rodriguez Quintana, dite Cova, est une véritable cérébrale qui voit en nos vêtements notre seconde peau, ou le reflet de nos personnalités et de nos valeurs. Je porte, donc je suis. D’où son parti pris d’utiliser majoritairement des matériaux issus de pratiques durables à l’instar du cuir qui provient uniquement des restes générés par l’industrie de la viande. Sa conscience éco-responsable la caractérise depuis ses débuts. L’Espagnole a toujours aussi défendu le slow-fashion, un mot pas si à la mode en 2015 !
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— Gordon Watson Fri Apr 02 18:27:34 +0000 2010
« J’ai toujours milité pour la fin de la sur-production et de la sur-consommation dans le secteur au nom de la sauvegarde de la planète. Ce n’est qu’aujourd’hui que l’on parle vraiment de l’impact sur l’environnement, sur les hommes et femmes dépendants de ce marché. De fait, j’ai toujours promu la qualité plutôt que la quantité. D’ailleurs, c’est le ‘truc cool’ du moment de recycler ses tenues chez les familles royales, les stars qui n’ont plus de complexe à porter publiquement plusieurs fois les mêmes toilettes. Kate Middelton, Letizia d’Espagne…s’inscrivent dans ce mouvement et je m’en réjouis ! », expose cette femme de son temps. Pour l’heure, même si les fédérations de mode et de haute couture s’intéressent à son travail, Cova ne prévoit pas encore de régler son pas sur celui des calendriers des fashion week.
Défilés croisière, pre-fall, automne-hiver et printemps-été : une mode qui vit au rythme effréné du renouvellement permanent ! De plus en plus de designers notoires osent se retirer du rituel de la saisonnalité à l’image d’Alessandro Michele, iconique directeur artistique de la maison Gucci. L’Italien a annoncé en 2020 qu’il allait désormais « choisir son propre tempo pour présenter ses collections et défilés. ». Ou l’art d’ouvrir (vraiment) le débat.
Avec ses créations engagées chicissimes, mi-couture, mi-week-end, Covadonga Rodriguez Quintana n’a jamais autant parlé à l’oreille des femmes !
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