Allemagne : vers un rebond du prix du porc au printemps 2022 ?
Avec un marché déprimé, la filière porcine allemande a fortement réduit sa production en 2021. Cette baisse pourrait bien contribuer à une remontée des prix l’an prochain.
Publié le 15 décembre 2021- ParV.C.© pixabay julien tromeurDepuis la pandémie de la covid19 et l’apparition de la peste porcine africaine outre Rhin, le marché du porc allemand patine. Avec les exportations limitées vers les pays tiers et la demande nationale qui recule, l’écoulement de viande porcine se fait difficilement. La concurrence sur le marché européen s’accentue. Par ailleurs, le rebond de la pandémie limite les abattages des outils et la commercialisation. Le prix moyen du porc perçu par les engraisseurs devrait s’avoisiner aux alentours de 1,37 euros/kg en 2021.
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La chute des prix est encore plus marquée chez les éleveurs de truies. A 38 euros/tête, le prix moyen du porcelet se place 17 % sous son niveau de l’an dernier. Tout cela, alors même que les prix de l’aliment demeurent à des niveaux exorbitants. De nombreuses exploitations peinent à couvrir leurs coûts de production et sont proches de la faillite.
De plus en plus de fermes mettent la clé sous la porte
Avec une conjoncture aussi déprimée, davantage d’exploitations ferment leurs portes. En mai, le cheptel porcin allemand a reculé de 3,1 % sur un an pour s’afficher à 24,7 millions de têtes. L’effectif truie accuse la plus forte baisse. Cette mutation structurelle devrait s’accélérer l’an prochain. Selon Ami, la production de viande porcine devrait baisser de 7 % en 2022 à 4,37 millions de tonnes. "Si en début d’année, les excédents de viande devraient peser encore sur le marché allemand, à partir du printemps, le repli des effectifs se fera sentir, ce qui pourrait contribuer à un allégement de la pression sur les prix du porc charcutier dans le pays", indique Ami.
Baisse structurelle de la consommation de porc
La consommation de porc en Allemagne est en retrait depuis plusieurs années. En 2022, elle devrait passer sous la barre des 30 kg /an, prévoit Ami. Une conjoncture qui s’inscrit dans une tendance de fond à la déconsommation de viande. Par ailleurs, le nombre de végétariens, végétaliens et surtout de flexitariens ne cesse de progresser dans le pays. La viande de bœuf et la volaille séduisent aussi davantage les germaniques au détriment de la viande porcine. La pandémie de la covid a aussi mis en exergue les conditions d’abattage et de travail dans certains abattoirs porcins, de quoi susciter des manifestations citoyennes. Malgré tout cela, la viande de porc reste de loin la viande préférée des Allemands.
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