“J’ai toujours travaillé pour que les femmes se sentent puissantes”, quand Thierry Mugler revenait sur sa carrière

“J’ai toujours travaillé pour que les femmes se sentent puissantes”, quand Thierry Mugler revenait sur sa carrière

Attention – feu d’artifice : l’œuvre géniale de Thierry [Manfred] Mugler, qui secoua la mode des années 80, s’expose au Musée des Arts Décoratifs jusqu'en avril. L’occasion de replonger dans les rêves multicolores d’un savant fou du vêtement, qui mêla les bustiers de libellule aux guidons de Harley et inventa des sirènes plus fabuleuses encore que celles des contes pour enfants... L’occasion aussi de faire le point au passé, au présent, et au futur, avec l’un des esprits les plus créatifs de son temps.

Cher Manfred, vous n’aimez pas, je crois, le mot rétrospective. Ni le mot exposition…

Je préfère l’idée d’opéra en neuf actes.

“J’ai toujours travaillé pour que les femmes se sentent puissantes”, quand Thierry Mugler revenait sur sa carrière

Qu’est-ce qui vous fait peur dans le terme rétrospective ?

Ça ne me fait pas peur, c’est chiant! Puis dans rétrospective, il y a «rétro»: une idée un peu trop chronologique. Chronologie ne veut rien dire pour mon travail. Car tout est dans tout: c’est le mélange qui me stimule. Donc avançons! Chaque chose a besoin d’un œil neuf.

Déjà très jeune, vous bricoliez vos vêtements…

Pas que mes vêtements! Des décors de théâtre aussi, et mille costumes pour mes héroïnes imaginaires – dont j’écrivais les destins, et les répliques.

Si vous n’aviez pas été artiste, quel métier «normal» auriez-vous pu pratiquer ?

Ah ça ! J’aurais été clochard. Ou j’aurais montré mon cul sur les plages à Tahiti, je ne sais pas… Enfin bref, j’aurais été incapable de faire autre chose. D’ailleurs je n’ai pas pu aller à l’école. Je suis resté un mois au lycée : j’étais incapable de me concentrer. Et surtout de respecter des professeurs mal habillés.