Agriculture. La Bretagne, région mère du lait français

Agriculture. La Bretagne, région mère du lait français

La Bretagne est la première région laitière en France. Près d’une exploitation bretonne sur deux possède un atelier lait et un tiers des vaches laitières françaises y sont élevées.

Ouest-France Fanette BON. Publié le

La Bretagne occupe la première place des régions laitières en France. Avec 778 000 vaches, les éleveurs bretons ont produit 5,4 milliards de litres de lait l’an dernier, soit un cinquième de la production nationale. Contre 4,9 milliards il y a dix ans. « Nous avons atteint le même niveau qu’à l’instauration des quotas en 1984 », souligne Maud Marguet, économiste à la Chambre régionale d’agriculture.

Des élevages moins nombreux mais plus grands

Au 1er janvier 2020, la Bretagne comptait 10 096 élevages laitiers. Un nombre en diminution, à l’image de la baisse constante des fermes en France. Un troupeau se compose en moyenne de 77 vaches (+ 23 têtes en dix ans). « Cela témoigne bien d’un agrandissement des exploitations. » Fruit de plusieurs facteurs : le regroupement en société « pour un confort de vie et de travail », la fin des quotas laitiers en 2015 « qui a mis un terme à des diversifications (veaux, légumes…) pour se concentrer à 100 % sur le lait », et les départs à la retraite, difficiles à compenser. Un tiers des exploitants a plus de 55 ans aujourd’hui.

Dynamique bio

210 millions de litres de lait bio ont été produits en Bretagne l’an dernier. « C’est encore peu comparé au conventionnel, mais en forte progression. » Au 1er janvier, 734 élevages livraient du lait bio, contre 234 en 2010. « La demande est présente. Les transformateurs ont accompagné les conversions et beaucoup investi. Quasiment tous les industriels bretons ont développé le bio. » De Triballat Noyal (pionnier en 1975) à Laïta qui s’est lancé en 2019.

Lait, beurre, poudre…

Agriculture. La Bretagne, région mère du lait français

Pas de fromage d’appellation en Bretagne. En revanche, un quart du beurre, de la crème et la moitié de l’emmental français y sont fabriqués. « Ce sont des produits basiques et concurrencés en grande distribution, mais dans le cas du Covid-19, c’est un atout de produire ce que les Français recherchent en période de crise », remarque Maud Marguet. La Bretagne est aussi un gros fabricant de poudre de lait écrémé (31 % de la production nationale), principal produit exporté, avec la poudre de lait infantile prisée par la Chine.

Les grands groupes implantés

Tous les grands groupes laitiers (privés ou coopératifs) sont installés en Bretagne : Lactalis, Even, Sodiaal, Danone, Entremont… L’implantation est particulièrement forte en Ille-et-Vilaine (premier département laitier français, avec un accès facile au bassin parisien) et dans le Nord-Finistère (terre importante d’élevage et ancrage coopératif). « Ce maillage est aussi un atout logistique pour limiter les kilomètres. La collecte et la transformation font également l’objet de partenariats entre industriels. »

Défis pour l’élevage laitier

Selon un récent sondage réalisé par la Chambre d’agriculture, les éleveurs laitiers soulèvent trois défis à relever : l’amélioration du revenu, le renouvellement des générations et la réduction des produits phytosanitaires. « Avec le coronavirus, la question sanitaire pourrait ressortir, même si la Bretagne est reconnue comme étant la région française la plus en pointe sur l’aspect sanitaire. » Sur la qualité du lait, la teneur en cellules, les mammites… « Nous sommes au-delà des normes européennes. »

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