Les enduits sur supports anciens ne connaissent pas la crise

Les enduits sur supports anciens ne connaissent pas la crise

Batirama.com 11/02/20151

Porté par un patrimoine qu’il faut restaurer et des façades d’immeubles à rénover, le marché des enduits sur supports anciens reste en croissance.

Tous s’accordent à le dire : le marché des enduits sur supports anciens va bien. « En région parisienne, il reste porteur grâce aux copropriétés qui rénovent les façades », note Olivier Jollet, président de Véga Industries.

Pour Mathias Habert, chef de marché bâti ancien chez Parexlanko, « il connaît même une croissance annuelle de + 2% depuis 2008 ». Conséquence : « Les entreprises qui intervenaient dans le neuf s’orientent de plus en plus vers la rénovation, les chaux ont connu une progression de + 5% en 2014 », dévoile Luc Tornos, directeur des ventes chez Socli.

Le prêt-à-l’emploi truste le marché

Les applications manuelles d’enduit restent l’apanage de la restauration, canalisées par les Monuments historiques et Bâtiments de France « qui poussent à proscrire l’organique et la base ciment », remarque Lény Soy, directeur des ventes chez Keim.

Les enduits sur supports anciens ne connaissent pas la crise

  1. Avant… ©Weber

  1. Après… ©Weber

Mais aujourd’hui, ce marché des enduits sur supports anciens en rénovation « est dominé par les produits projetés ». D’autant qu’investi par ces entreprises issues du neuf, plutôt habituées au mono-couche. Désormais, ces enduits en rénovation sont prêts-à-l’emploi pour pallier aussi une main d’œuvre qui ne «possède pas nécessairement les savoir-faire, et pressée par les délais», explique Olivier Jollet.

Sur ITE, ces solutions prêtes à projeter prennent aussi « des parts de marché, en facilitant la préparation sur chantier dans le respect des règles de l’Art et sans se poser de question ».

Tendances minérales

Reste que ce marché des enduits de rénovation crée de la valeur ajoutée, « à condition qu’il s’agisse de produits à base de chaux et perspirants. Sinon les prix chutent », précise Luc Tornos. L’engouement est fort selon Mathias Habert, « pour la chaux aérienne que l’on espère pure. Mais il faut un peu ­d’hydraulicité pour s’adapter aux supports anciens, apporter de la souplesse et de la luminosité ».

D’ailleurs, la demande attend la possibilité « d’améliorer l’esthétique grâce à une peinture minérale écologique qui apporte une protection supplémentaire et durable », ajoute Lény Soy. C’est même une évolution certaine « vers des finitions minérales avec des peintures type badigeon de chaux ou silicatée ».

Quand une autre tendance émerge selon Mathias Habert : celle des enduits spécifiques d’assainissement à la chaux qui canalisent les sels et l’apparition de salpêtre. « Une réponse aux problèmes ­d’humidité des façades appréciée des maîtres d’ouvrage à intégrer », conseille le dirigeant de Parexlanko.

D’autant que, sans alourdir le poste main d’œuvre, cette prestation apporte encore plus de valeur ajoutée.

Réglementation

  1. Haras de Tarbes (65), jointoiement de pierre à la chaux. ©Lafarge

Les chaux dites naturelles sont plébiscitées par les maîtres d’ouvrage. Désormais, elles s’appliquent manuellement ou mécaniquement avec machine à projeter, à enduire ou à rejointoyer. ©Lafarge

Source : batirama.com / Stéphanie Lacaze Haertelemeyer