Planchers chauffants : des solutions systèmes pour tous les cas

Planchers chauffants : des solutions systèmes pour tous les cas

Batirama.com 05/02/20092

Lorsque la fourniture d'énergie est assurée, il reste à installer les émetteurs dans la chape, avant de poser le revêtement de sol. Plusieurs solutions s'offrent à vous.

Les planchers chauffants sont aujourd'hui de véritables systèmes proposés par les fabricants. Ces procédés incluent donc :

• les plaques, qui offrent l'isolation tout en servant de support aux tubes. On les trouve à plots formant une gorge d'encastrement pour les tubes en matériaux de synthèse,ou planes qui maintiennent les tubes en matériaux de synthèse ou cuivre par des colliers de dilatation qui servent de guidage.

• les tubes qui sont majoritairement en PER et plus rarement en cuivre recuit très performant en termes de conductivité thermique, mais plus long à la mise en œuvre.

• La chape d'enrobage qui peut être en béton traditionnel ou en béton auto-nivelant pour plus de rapidité.

• les collecteurs, qui assurent la régulation, pré-montés ou en kits et proposant jusqu'à 10 circuits.I ls peuvent être simples ou mixtes (c'est-à-dire permettant l'alimentation simultanée du circuit plancher chauffant à eau basse température et de celui de radiateurs à eau haute température). Les solutions sur le chantier se distingueront ensuite entre les solutions humides et les solutions sèches, certains systèmes proposant encore une troisième voie.

Source : batirama.com / Michèle Fourret

La solution humide est une solution traditionnelle ainsi appelée car on apporte une adjonction d'eau au béton d'enrobage, généralement fabriqué sur le chantier.

1/la solution humide avec plancher hydraulique

Le principe est la circulation de l'eau chaude dans des tubes en matériaux de synthèse fixés sur une dalle d'isolation. La mise en oeuvre se fait sous une dalle béton ou une chape fluide sur laquelle sera posé le revêtement de sol.

2/la solution humide avec plancher électrique pour chauffage partiel

Le chauffage est effectué par un câble à puissance constante qui est fixé sur une trame plastique, l'ensemble posé sur une dalle d'isolation plate. Là aussi la mise en oeuvre s'effectue sous une dalle béton ou une chape fluide sur laquelle sera posé le revêtement de sol.

A RETENIR :

Avantage : un pouvoir calorifique supérieur.

Planchers chauffants : des solutions systèmes pour tous les cas

Inconvénients : cette solution est réservée au neuf car elle a une épaisseur plus importante, intégrée directement dans le bâti. La mise à disposition du local dans lequel est posé le PCBT nécessite au moins 7 jours d'attente.

Les solutions sèches sont dédiées à la rénovation. On pose dans (et non sur) une isolation adaptée des canalisations qui vont s'inscrire dans des canaux pré-creusés. A cela s'ajoute une chape sèche constituée de plaques de diffusion à base de plâtre qui vont remplacer le béton d'enrobage. Ces plaques sont fabriquées en usine et sont posées les une à côté des autres. Elles sont découpées à la scie circulaire, vissées et collées entre elles.

3/ solution sèche avec plancher hydraulique

En solution dite "sèche", sans dalle béton ni chape fluide, le plancher fait une cure de minceur puisqu'il offre une épaisseur de 25 mm environ (hors revêtement de sol). La circulation de l'eau chaude se fait dans des tubes en matériau de synthèse logés dans les rainures d'une dalle d'isolation, pour une meilleure diffusion et homogénéisation de la chaleur.

4/ solution sèche sur plancher électrique

Ce système chauffant est également très mince (22 mm d'épaisseur hors revêtement de sol) et le chauffage s'effectue par un câble auto-régulant rond logé dans les rainures d'une dalle d'isolation.

A RETENIR :

Avantages : on a rapidement accès au local (3 jours d'attente suffisent)

Inconvénients : la solution sèche est réservée à la rénovation car il y a des contraintes d'épaisseur. L'émission de chaleur est plus délicate avec ce procédé et le rendement calorifique est inférieur de 20 % environ à la solution humide.

On peut parler ici d'une solution semi-sèche, car les tuyaux sont posés sur des panneaux d'isolation spécialement étudiés et partiellement noyés dans la dalle.

Le système est basé sur le panneau à plots pour chape qui se pose directement sur le support porteur ou sur un isolant thermique et/ou phonique. L'épaisseur totale de la chape est de 32 mm. Le revêtement final (carreaux en céramique ou dalles en pierre) se pose directement en pose collée sur cette natte de désolidarisation, qui permet une compensation de pression de vapeur et peut être mise en place dès que la chape est accessible à la marche. Des matériaux de revêtements résistant à la fissuration, comme par exemple le parquet, les moquettes peuvent aussi être posés une fois le taux d'humidité résiduelle imposé atteint.

Parmi tous les conseils, il en est un important qui concerne le bon emplacement de la nourrice de distribution. Si l'on place cette nourrice pour plus de facilité près de la chaudière, on se trouve alors dans l'obligation de poser des chemins de distribution de tubes, ce qui conduit à perdre toute maîtrise thermique de la pièce traversée avant de parvenir aux pièces qui doivent être chauffées. Ainsi, si le collecteur est posé dans un garage jouxtant une cuisine, (configuration très fréquente), les tubes passent sous le mur de séparation de ces deux locaux et couvrent quasiment toute la surface de la cuisine pour se raccorder ensuite vers la pièce à chauffer : les habitants vont généralement se plaindre qu'ils n'ont pas de maîtrise de la puissance.

Comment éviter le problème ?

On préconise de multiplier les collecteurs au lieu d'en poser un seul pour les grandes surfaces (deux collecteurs de 5 circuits chacun au lieu d'un seul de 10 circuits). Même si le coût de départ est plus important, le confort qui s'en suivra est incomparablement meilleur. Autre point à ne pas négliger, la bonne prise en compte du revêtement qui va venir couvrir le plancher chauffant : la résistance thermique entre un sol PVC et un parquet bois est loin d'être identique et les écartements de pas à définir très différents aussi.

*Responsable technique Sté Velta-Eurojauge

♦ PARQUETS COLLES : norme NF P 63-202-1 (Référence DTU 51.2

♦ PARQUETS FLOTTANTS :norme NF P 63-204 (Référence DTU 51.11)

♦ REVETEMENTS TEXTILES : norme NF P 62-202-1 (Référence DTU 53.1)

♦ REVETEMENTS PLASTIQUES : norme NF P 62-203-1 (Référence DTU 53.2)

♦ REVETEMENTS DE SOLS STRATIFIES ET AUTRES REVETEMENTS : avec leurs sous-couches de désolidarisation associées, ils doivent avoir fait l'objet d'un Avis Technique favorable pour l'emploi sur plancher chauffant.

Quel revêtement ?

Lorsque l'on en vient au revêtement, il faut avant tout que celui-ci ait une résistance thermique inférieure à 0,15m² K/W, y compris son éventuelle couche de désolidarisation associée (sous couche-acoustique, par exemple). D'une façon générale, un PCBT n'est pas recommandé avec de la moquette sur mousse ou du parquet flottant, car il peut décoller la moquette et fissurer le bois du parquet. S'il s'agit d'un plancher rayonnant électrique, compte tenu de leur nature et de leur épaisseur,les moquettes sur mousse et les parquets flottants sont là encore à proscrire car ils limitent la diffusion de la chaleur. D'ailleurs, sur ce plan, les matériaux les plus recommandés sont les revêtements de sol plastique (marqués NF UPEC) ou encore les carreaux céramiques, pierres naturelles, etc. collés au moyen de mortiers-colles. Quant au revêtement de bois, les parquets en bois de bout ou parquets sur lambourdes ne sont pas admis, l'espace d'air entre la face intérieure des lattes et le sol chauffant présentant une résistance thermique beaucoup trop importante. Sinon, la pose d'un parquet sur un sol chauffant ne pose pas de problème si l'on prend certaines précautions.

PCBT et parquet

Pour que le couple parquet/PCBT fonctionne correctement, les canalisations de chauffage doivent être recouvertes par un minimum de 30 mm d'épaisseur de chape, cette dernière ne présentant aucune humidité supérieure à 1,5 %. La pièce doit être préchauffée jusqu'à atteindre la température d'utilisation (max 26 à 27°), le séchage naturel du support devant être complété par une mise en température de l'installation de chauffage et son maintien pendant au moins trois semaines avant la pose du parquet. Ensuite on interrompt le chauffage 48 heures, avant une remise en route progressive une semaine au moins après la pose du parquet. Quant au parquet, son épaisseur ne pourra excéder 18 mm afin de ne pas dépasser un seuil de résistance thermique trop important.