Congé paternité : comment choisir parmi les trois options ?

Congé paternité : comment choisir parmi les trois options ?

Par Clémentine ThineyPublié le PartagerEnvoyer par e-mailCongé paternité : comment choisir parmi les trois options ? Congé paternité : comment choisir parmi les trois options ?

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Je certifie ne pas envoyer d'e-mail indésirableDepuis le mois de juillet 2021, le congé paternité est de 28 jours au total. Il est possible de le prendre tout de suite après la naissance, en fractionné, ou bien de ne prendre que les sept jours obligatoires. Comment choisir parmi ces options ? Voici les témoignages de trois papas.

28 jours pour accueillir bébé

Depuis le 5 juillet, 2021, le congé paternité est désormais de 28 jours. Parmi eux, sept sont obligatoires : trois jours de congé de naissance, suivi de quatre jours calendaires de congé paternité. Les 21 jours suivants sont à répartir comme vous le souhaitez. Il est donc possible de les fractionner. Il est également possible de ne pas les prendre. Quelle que soit votre décision, vous devez informer votre employeur un mois en amont. Mais comment être sûr de faire le bon choix, et savoir ce qui vous convient le mieux ? Trois papas ont accepté de témoigner. Ils vous livrent leurs expériences, et expliquent les raisons de ce choix.

Prendre son congé paternité en même temps que la maman

Félicitations, vous êtes papa ! Pour profiter de votre bout de chou en famille, vous avez décidé de prendre 28 jours de congé à la suite, juste après la naissance. Cela vous permettra donc d’être constamment présent aux côtés de votre bébé au cours du premier mois de sa vie. En choisissant cette option, vous allez partager ces moments avec votre compagne, qui sera elle en congé maternité. De cette manière, vous pourrez plus facilement vous répartir les différentes tâches, ainsi que la charge mentale. Car ce premier mois risque d’être éprouvant ! Être aux côtés de la maman au cours de cette période permet également de réduire le risque de dépression post-partum, qui toucherait 10 à 15 % des femmes. En plus, bébé n’est pas livré avec un livret d’instructions. Changer les couches, préparer le biberon, donner le bain, ce n’est pas inné. Vous allez donc pouvoir vous soutenir durant le premier mois de vie de votre nourrisson, qui est certes petit, mais qui prend toute la place ! Même s’il s’agit de votre deuxième enfant, cela reste un chamboulement, pour lequel vous pourrez apprécier d’être aux côtés de votre petite famille, comme ce fut le cas pour Wilfried.

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En juillet 2021, Wilfried et Pauline sont en effet devenus parents pour la seconde fois. Le papa a été très heureux de pouvoir passer 28 jours aux côtés de sa compagne et de ses deux filles : “Suite à la naissance de ma deuxième fille le 17 juillet 2021, j’ai pris la décision de prendre un congé paternité dans sa globalité, soit 28 jours. Ce fut très appréciable, vu que pour la première, je n’ai eu que 11 jours. Ma femme avait eu une césarienne, elle avait donc dû rester cinq jours à la maternité. Par conséquent, j’ai pu profiter de mon premier enfant à la maison seulement six jours. J’avoue qu’à ce moment-là, les 28 jours auraient été très appréciables… Pour cette deuxième naissance, ces jours supplémentaires ont donc été les bienvenus. Dans un premier temps, ne serait-ce que pour profiter de ma fille. Ensuite on a pu mieux s’organiser sur le retour à la maison, et se relayer pour les tétées (moi les premières parties de la nuit, et ma compagne les secondes, pour qu’on dorme tour à tour). De plus, on a pu accompagner notre aînée dans l’arrivée de sa petite sœur. La maman à un rôle important, mais le papa aussi. Ce n’est pas quand on travaille que l’on profite de nos enfants. Le temps passe trop vite. Sans compter que cela a pu permettre à ma compagne de se reposer après l’accouchement. Et gérer un nouveau-né à deux, c’est bien plus simple !”.

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Congé paternité : comment choisir parmi les trois options ?

Option numéro 2 : prendre votre congé paternité en fractionné. Les sept jours obligatoires restent tout de même à prendre au moment de la naissance. Pour les vingt et un jours suivants, libre à vous de les répartir comme bon vous semble ! A noter tout de même que vous devez prendre des périodes de cinq jours minimum, et jusqu’à six mois après la naissance de bébé. Prendre son congé paternité de manière fractionné présente aussi ses avantages. En effet, vous pouvez décider de le prendre après le congé maternité de la maman. De cette manière, vous allez passer du temps seul avec votre tout-petit. Cette perspective peut certes faire un peu peur, car vous serez le seul maître à bord ! Néanmoins, ce temps privilégié va vous permettre de tisser des liens très forts avec bébé.

Tristan Champion est auteur du livre “La barbe et le biberon”. En 2014, lors de la naissance de son fils, il n’a bénéficié que de 11 jours de congé paternité. Pour la naissance de sa fille, ce fut bien différent, puisqu’il se trouvait en Norvège. Dans le pays nordique,les règles sont différentes : un congé parental de dix mois est à se répartir au sein du couple, avec une indemnisation totale au niveau du salaire. Tristan a alors passé six mois seul avec sa fille, puisque là-bas, les congés sont alternés. Si initialement cette perspective l’effrayait un peu, il souhaite aujourd’hui à tout le monde de vivre cette expérience : “Il y a énormément de bienfaits. Je me suis occupé de ma fille, seul. J’étais vraiment pilote de l’éducation. Le point qui a vraiment impacté mon couple, c’est que j’ai été seul à m’occuper d’elle pendant que ma femme était au boulot. En me retrouvant tout seul, j’avais mon propre agenda. Je devais m’occuper de ma fille, de mon fils, de la maison… Et même si je faisais pas mal de choses avant, c'était toujours sous sa direction ! J’ai eu toute l’absorption de la charge mentale, qui n’était pas facile, surtout au début. Ce n’est pas évident de trouver ses marques, son rythme... Tout le monde sait donner un biberon, faire une balade en poussette, donner une compote… mais avoir le matériel au bon moment c’est autre chose ! L’eau à la bonne température pour le biberon, la tétine… Après un mois et demi je me sentais à l’aise. Louise, ma femme, a aussi lâché prise. Au début, elle mettait des post-it tous les jours, et m’écrivait des messages, mais au bout de deux semaines elle a arrêté.Un des grands problèmes du manque d’implication des hommes dans le couple, c’est que la mère peut avoir tendance à ne pas laisser le père faire ses erreurs. Plein de pères disent « elle va le refaire derrière » et ça les arrange. Ce congé m’a rapproché de mes deux enfants. Petite anecdote : quand ma fille se faisait mal et qu’elle pleurait, elle se dirigeait spontanément vers moi et non vers sa mère, ce qui n’était jamais arrivé avec mon fils. Ces six mois seul à la maison m’ont aussi rapproché de mon fils, car j’allais le chercher à l’école, on faisait beaucoup de jeux ensemble. Selon moi, faire un mois seul, c’est plus puissant que faire trois mois à deux. J’invite vraiment à se demander s’il ne faut pas prendre ses 21 jours après le congé maternité de la maman”.

Je ne prendrais pas mon congé paternité

Enfin, troisième cas de figure : vous décidez de ne pas prendre les vingt-huit jours autorisés. Néanmoins, il faut que cela vienne de vous et non de votre employeur, qui ne peut pas vous refuser ce droit. Certains jeunes papas décident de ne pas le faire valoirpour plusieurs raisons. Dans un premier temps, l’aspect financier peut entrer en jeu. En effet, si vous êtes en free-lance, les indemnités ne seront pas forcément suffisantes. Pour avoir une idée du montant, il est possible de faire des simulations en ligne. Parfois, il n’est pas forcément envisageable de laisser son poste durant un mois. D’autres pères éprouvent des craintes face à la perspective de se retrouver seuls avec leurs enfants, ou bien ont peur de s’ennuyer. Quoi qu’il en soit, mise à part la semaine qui suit la naissance, prendre son congé paternité reste en droit, et non un devoir. Cela ne veut pas dire que le père n’est pas impliqué.

Le mari de Stéphanie, père de trois enfants, a fait le choix de ne pas bénéficier de ce droit. Pour autant, il reste très impliqué, et fait son maximum pour aider sa femme : “Mon mari n'a pas pris son congé car clairement on ne pourrait pas vivre avec son salaire en moins. Il est commercial, et il est payé à la commission donc s’il ne travaille pas, il n’a pas de salaire. En plus, c'est le seul vendeur de sa boite donc impossible à remplacer. Moi j'ai arrêté le travail pour garder mes enfants. Il est resté avec moi le temps de la maternité, avec arrangement avec son patron (qui est son cousin), sans déduction de salaire. Je m'en suis très bien sorti pour mes trois enfants. Mon mari fait tout ce qu'il peut en rentrant du travail. Il s'est même levé pour les nuits difficiles..”

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