Témoignages : "Avec le chauffage, Noël l'hiver est difficile pour ma famille"

Témoignages : "Avec le chauffage, Noël l'hiver est difficile pour ma famille"

Par Julie CaronMis à jour le PartagerEnvoyer par e-mail
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Je certifie ne pas envoyer d'e-mail indésirableEntre le chauffage, les cadeaux de Noël, les vêtements chauds... la facture peut vitre grimper pendant la saison hivernale ! De nombreuses familles ont du mal à joindre les deux bouts. Certaines ont accepté de témoigner de leurs difficultés.

A l'heure où les journées se raccourcissent et les températures tombent, nombreuses sont les familles à s'inquiéter de la manière dont elles vont parvenir à finir le mois.En effet, si les difficultés économiques pèsent sur de nombreux ménages, les dépenses liées à la saison hivernale creusent encore les inégalités. "Tout augmente, sauf le salaire. Or, en novembre, on doit payer les impôts, plus l'augmentation du chauffage, puis après arrivent les cadeaux de Noël des enfants et le repas. J'ai aussi l'anniversaire de mon dernier... Bref, la période de Noël, c'est très compliqué et une source d'angoisse chez nous", confie cette maman anonymement.

Le budget chauffage, source de précarité énergétique

L'hiver est une période rude, et pas seulement en ce qui concerne les températures, mais aussi pour le porte-monnaie. En effet, depuis janvier 2021, le prix du gaz a augmenté de 70 %, une hausse qui a mécaniquement entrainé une augmentation du prix de l’électricité, quand le prix du fioul a également augmenté de son côté. De nombreuses familles se retrouvent dans une précarité énergétique. On estime que 12 millions de personnes en France, soit un ménage sur cinq (et ce chiffre remonte à 2020 avant l’augmentation récente du coût de l’énergie) connaissent des problèmes de chauffage et des factures élevées d’énergie. Par ailleurs,12% des Français dépensent plus de 8% de leurs revenus dans leur facture d’énergie. Hadrien Legallet, en charge de la question au secours Catholique est pessimiste : "On estime que pour les personnes chauffées au gaz, malgré le gel des prix annoncé par le gouvernement, la différence de facture énergétique entre l’hiver 2020 et l’hiver 2021 sera de plus de 500 euros." Léa, maman d'un petit Ruben, est très inquiète : "Je suis payée au Smic, comme mon compagnon. Notre logement est vieux et mal isolé, et l'hiver, clairement, on a froid. Tant qu'on était que tous les deux, on s'habillait, on rajoutait des couches... Mais avec Ruben en bas âge, on va monter le chauffage... mais je crains d'avance le montant de la facture. Et je ne sais pas comment on va pouvoir la payer !", confirme-t-elle.

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S'habiller pour l'hiver et lutter contre le froid

Autre dépense liée à l'hiver : l'achat de vêtements chauds. Bonnets, écharpes, gants, pulls, manteaux d'hiver, bottes ou chaussures fourrées... Quand vous les multipliez par le nombre d'enfants, qui changent souvent de taille, la note est salée. "Je laisse des mots sur les groupes d'entraide sur Facebook. On fait du troc avec les vieux vêtements de mes enfants et je récupère des manteaux d'autres mamans qui ont des plus grands... C'est le système D, mais pas le choix. Je préfère demander à l'aide, et m'asseoir sur ma fierté, plutôt que mes enfants se gèlent", confie Elaine, installée près de Bordeaux avec ses deux enfants. Nadège, professeur dans l'école primaire où vont les élèves d'Elaine confirme : "Chaque année, quand il commence à faire froid, on voit de nombreux enfants arriver en pull, sans manteaux. C'est un crève-cœur ! On essaie de mettre en place des foires aux vêtements pour aider les familles plus démunies, mais on sait bien que s'ils n'ont pas de manteaux, ils manquent certainement de chauffage à la maison", explique-t-elle.

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Pas de cadeaux de Noël et de repas de fêtes pour tous

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La saison hivernale se conjugue également avec la période des fêtes de Noël. Un dilemme pour de nombreuses familles, qui doivent redoubler d'inventivité pour pouvoir offrir un cadeau à Noël à leurs enfants : "J'ai trois garçons je fais toujours en sorte d'avoir ce qu'ils veulent. Pour cela, je commence début octobre, je profite également des promotions type Black Friday et on ne se fait pas de cadeaux avec mon conjoint. Malgré tout, vu les prix, ça va encore être dur cette année", confie Élodie. Jenny, maman de 3 enfants, rejoint les propos d’Élodie : "Je commence à acheter les cadeaux en septembre. Mais pendant l'hiver, c'est la ruine assurée..." Tout comme Cindy, qui cherche par tous les moyens à faire baisser la facture des cadeaux de Noël : "Je mets en place une vraie stratégie pour faire plaisir aux enfants, tout en pouvant payer les factures, notamment de chauffage. Alors je compare tous les prix sur internet et sur tous les catalogues, je commence dès juillet pour étaler. Je n'hésite pas non plus à acheter des cadeaux d'occasion ou de seconde main, surtout les jeux vidéos. Chaque année, ça me fend le cœur pour mes enfants. Je sais qu'ils ne sont pas malheureux et qu'on les gâte comme on peut, mais ils ne comprennent pas toujours pourquoi certains de leurs camarades ont la dernière console à la mode et pas eux..." Malgré tout, cette maman veut offrir un moment de joie à ses enfants : "A Noël, on s'offre une dinde et un gâteau chez le pâtissier. C'est notre petit luxe !"

Des familles en extrême précarité

Si le pouvoir d'achat a baissé pour certaines familles et les augmentations pèsent sur le portefeuille, d'autres se retrouvent dans des situations extrêmes. C'est le cas de Aymen et Leïla, et leurs 4 enfants. Nous les avons rencontrés aux Restos du Cœur, en périphérie de Paris : "Nous avons tous les deux un travail. Je suis veilleur de nuit et ma femme est aide à domicile. Je ne pensais jamais qu'en travaillant, j'aurais à demander de l'aide aux Restos du cœur. J'ai honte d'être ici, mais entre le loyer, le prix du chauffage et le coût de la vie en général, on ne s'en sort pas", avoue-t-il. Pour Aurélie et ses 3 enfants, qui vivent tous dans la même pièce, mal isolée, les Restos du cœur sont la seule option pour se nourrir : "Je travaille en intérim, aussi bien comme caissière, que vendeuse que dans la mise en rayon. Mais vivre à 4 sur ce salaire, c'est la galère. Ici, je peux récupérer du lait infantile pour le plus petit et des repas corrects pour les enfants. Pour les fêtes, mon chef m'a donné un sapin qui servait de déco de Noël. Tous les enfants étaient contents d'avoir un sapin chez nous... même s'ils savent bien que le Père Noël ne passera pas pour eux cette année".

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