L'interdiction par l'UCI de deux positions sur le vélo soulève la polémique chez les coureurs

L'interdiction par l'UCI de deux positions sur le vélo soulève la polémique chez les coureurs

CyclismeIl sera notamment interdit aux coureurs d'adopter cette position en course. (Z. Williams/Presse Sports)

À partir du 1er avril, il sera interdit aux coureurs de s'asseoir sur leur tube de cadre et d'utiliser leurs avant-bras comme point d'appui sur le guidon. Une décision de l'UCI qui n'a pas tardé à faire réagir.

G. Sc. 09 février 2021 à 12h32commenter

Si deux récentes décisions de l'UCI - la présence d'une 23e équipe sur les grands Tours en 2021 et des sanctions plus sévères pour les jets de bidons et de déchets dans la nature - ont été globalement saluées au sein du peloton, une autre a soulevé la polémique. Pour des raisons de sécurité, l'instance a en effet interdit aux coureurs deux positions, présentées ainsi dans la dernière mise à jour de son règlement : « L'usage du tube supérieur horizontal de la bicyclette comme point d'assise est interdit. De la même manière, l'usage des avant-bras comme d'un point d'appui sur le guidon est interdit sauf lors des épreuves contre-la-montre. »

À partir du 1er avril 2021, si un coureur adopte l'une de ces deux positions sur les épreuves World Tour, aux Mondiaux et ou aux Jeux Olympiques, il s'exposera à une amende de 1 000 francs suisse, à une perte de 25 points aux classements UCI, voire à une mise hors compétition ou à une disqualification.

Les coureurs sont divisés

L'interdiction par l'UCI de deux positions sur le vélo soulève la polémique chez les coureurs

Cette nouveauté a rapidement fait réagir les coureurs, car la « position Mohoric », du nom de ce coureur slovène qui a popularisé le fait de s'asseoir sur le cadre de son vélo pour être plus aérodynamique, est régulièrement utilisée en course ces dernières années. Par ailleurs, c'est avec les avant-bras posés sur son guidon que Tim Wellens a fini et remporté la troisième étape de l'Étoile de Bessèges, vendredi dernier.

« Combien de coureurs avez-vous vraiment interrogés avant de changer cette règle ? a ainsi écrit André Greipel sur les réseaux sociaux. L'UCI devrait se pencher sur des sujets qui méritent une attention plus urgente que celui-ci... » Egan Bernal a plus sèchement estimé qu'il s'agissait d'une décision « ridicule », Tom Pidcock d'un changement de règle « stupide ». « Et l'an prochain, a ironisé Michal Kwiatkowski, ils vont nous interdire de lever les bras pour célébrer une victoire, ou ils mettront en place des limitations de vitesse... »

À l'inverse, Dan Martin juge que « l'UCI doit être félicitée parce qu'elle est proactive, pour une fois : trop souvent les règles ne sont changées qu'en réaction à un incident grave ».

Le syndicat des coureurs au soutien de l'UCI

Gianni Bugno, le président du syndicat des coureurs (CPA), a lui défendu cette nouveauté en jugeant, auprès de Cyclingnews, que les membres du peloton ont « une responsabilité en tant que modèles ».

« Ces positions ne sont peut-être pas un danger pour les coureurs pros, mais elles le sont pour les jeunes coureurs et les amateurs qui vont essayer de les imiter, justifie-t-il, en précisant que Philippe Gilbert et Matteo Trentin ont représenté les coureurs lors des discussions avec l'UCI. Celui qui descend à 70 km/h à l'avant du peloton avec les avant-bras sur le guidon prend le risque de faire tomber tout le reste du peloton avec lui. C'est pour ça que ces positions ont été interdites. »

publié le 9 février 2021 à 12h32