Drogue chez les jeunes : causes, conséquences, quoi faire ?

Drogue chez les jeunes : causes, conséquences, quoi faire ?

Chiffre sur la consommation de substances psychoactives chez les jeunes en France

Aucun adolescent n'est à l'abri et tous les milieux socio-économiques sont touchés. Cependant, les garçons sont un peu plus à risque que les filles : 74 % des filles et 81 % des garçons de 17 ans déclarent avoir consommé de l'alcool au cours du dernier mois. Pour le cannabis, c'est 20 % de filles et 30 % de garçons. Mais bonne nouvelle : en moyenne, les chiffres de la consommation sont plutôt à la baisse selon l'étude réalisée par Santé Publique France et publiée en septembre 2019. Ainsi, entre 2014 et 2018 la consommation d'alcool chez les adolescents est passée de 64,4 % à 60,0 %. Concernant le cannabis si, en 2018, les adolescents français sont au 10ème rang des consommateurs en Europe, en 2010, ils occupaient la première place (1). Enfin, l'expérimentation de drogues illicites (autres que cannabis) parmi les jeunes de 17 ans demeure assez stable entre 2014 et 2017 (environ 6,8 %) : 2,8 %des jeunes de 17 ans ont déjà expérimentés la cocaïne, 3,8 % l'ecstasy et 8,8 % les poppers (2).

Quelles sont les causes de la drogue chez les jeunes ?

L'adolescence est une période de vulnérabilité. "Il est toujours difficile de savoir pourquoi un individu expérimente la consommation de tel ou tel produit", explique le Dr. Hervé Martini. Il n'y a pas une explication unique à cette expérimentation mais parfois plusieurs qui s'additionnent ou se succèdent :

Exemple de l'alcool : selon le rapport réalisé par Santé Publique France, la consommation d'alcool "est fortement associée à la fête. Les trois quarts des consommateurs âgés de 18 à 25 ans, en France en 2017, ont ainsi déclaré avoir consommé de l'alcool au cours des 12 derniers mois pour que les fêtes soient mieux réussies. Le goût restait la principale motivation évoquée pour boire (92,2 %). Les jeunes ayant une consommation régulière d'alcool et qui disent consommer pour des raisons festives ou pour le plaisir du goût, boivent en moyenne 4 à 5 verres par occasion et entre 90 et 110 jours par an."

Quelles sont les conséquences sur leur santé ?

La consommation de drogues entraine des dommages à court et à long terme.

Drogue chez les jeunes : causes, conséquences, quoi faire ?

→ A court terme, les principaux effets sont les violences en tant que victime ou auteur, les rapports sexuels non voulus et non protégés, les accidents de la route, les blessures dues à des chutes ou des noyades. → Sur le long terme, la consommation de stupéfiants et d'alcool est responsable de dommages irréversibles sur le développement du cerveau, la survenue de pathologie comme la schizophrénie, la dépression, l'hypertension artérielle et des accidents cardiovasculaires. Le tabac, le cannabis et l'alcool accroissent le risque de développement de cancers, de pathologies pulmonaires et cardiovasculaires et plus particulièrement les cancers des voies aérodigestives et des poumons.

Quels sont les symptômes d'une consommation de drogue chez un jeune ?

Les usages et les conséquences de la consommation de drogue varient considérablement d'un sujet à l'autre, la sévérité de la conduite et selon les produits consommés. "Les signes d'une consommation aiguës peuvent être : l'ivresse (ivresse alcoolique ou cannabique, par exemple), l'excitation, l'euphorie, des hallucinations ou au contraire l'abattement, la prostration... Il faut être attentif et vigilant à tout changement de comportement : moins de sorties avec les amis, replis sur soi, trouble du sommeil, difficulté scolaire... Plus tardivement, des signes évoquant une dépression ou un trouble anxieux peuvent apparaître", indique notre expert.

Quelles sont les solutions pour lutter contre la drogue chez les jeunes ?

► "En premier lieu, il faut maintenir le dialogue et être attentif à son ado, l'interroger sur sa journée, comment il va… même si la réponse est souvent invariablement la même. Car poser cette question c'est lui dire que l'on s'intéresse à lui, recommande le Dr. Martini. C'est aussi garder une certaine distance bienveillante avec lui : savoir ne pas être loin, sans être trop proche." Des consultations jeunes consommateurs (CJC) sont aussi là pour faire le point avec lui et sa famille.

► Des centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) apportent aussi leur et offrent autour d'une équipe pluridisciplinaire un accompagnement individualisé. Des services hospitaliers spécialisés en addictologie accueillent également les adolescents et leur entourage.

►Les médecins présents proposent un programme d'arrêt en cas de consommation modérée ou un traitement de substitution en cas d'usage plus important, notamment d'opiacés. Le sevrage peut être ambulatoire ou en hospitalisation, selon le choix du jeune et l'importance de sa dépendance. "Le suivi à distance d'un sevrage est primordial pour éviter les rechutes. Le médecin traitant peut également être sollicité", précise notre expert.

Quelle prévention faire ?

La prévention est un facteur clé pour empêcher les plus jeunes d'être tentée par la consommation de ces substances. "L'usage d'une substance psychoactive chez un jeune ne doit pas être un sujet tabou. Formuler des messages clairs sur les produits et les risques inhérents à tel ou tel comportement est le rôle de chacun :parent, enseignant et éducateur...", assure l'adictologue.

Ce que l'on peut faire :

"Des programmes spécifiques ont démontré leur efficacité en direction des jeunes : ils sont proposés par des associations de prévention notamment en lien avec le milieu scolaire. Par exemple le projet Good Behavior Game porté par Association Addictions France vise à donner des outils aux enseignants dans le but d'augmenter les compétences psychosociales des enfants ou encore en direction des parents via des programmes comme" Une affaire de famille"", ajoute le Dr. Martini.

Sources :

Consommation de substances psychoactives chez les jeunes en France et dans certains pays à revenus élevés. Santé Publique France – Septembre 2019

Site de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, MILD&Ca