Agression sexiste : 42% des femmes en ont déjà subi au moins une

Agression sexiste : 42% des femmes en ont déjà subi au moins une

Qui pense (à tort) avoir encore son mot à dire sur la tenue d'une femme alors qu'ils ne sont même pas concernés par la question ? Les hommes et ils le font savoir à coup de commentaires sexistes et dégradants. Selon une étude #MoiJeune d'OpinionWay, 42 % des femmes de 18 à 30 ans déclarent ainsi avoir subi au moins une agression au cours de leur vie. La raison avancée par les agresseurs ? Une tenue jugée trop courte ou trop moulante. Ces remarques commencent dès le plus jeune âge, au lycée voire au collège, comme le prouve le mouvement #libération14. Des chiffres aussi aberrants qu'affligeants qui viennent confirmer que l'on vit toujours au Moyen-Age...

67 % des femmes subissent des commentaires régulièrement

Pire encore, cette pression des hommes pousse 69 % des femmes à renoncer au moins une fois au cours des douze derniers mois à porter un vêtement par peur des remarques ou agressions sexistes. D'après l'étude #MoiJeune, parmi les 42 % à avoir été agressées "à cause" de leur tenue, 17 % ont été agressées à de multiples reprises.

Et ce sondage ne s'arrête pas là. Il dévoile que 83 % des interrogées ont déjà subi au moins une remarque ou un sifflement au cours de leur vie, dont 67 % qui doivent endurer ces commentaires régulièrement dans l'espace public ou en ligne. Doit-on encore rappeler que porter une jupe, une robe ou encore un décolleté, ce n'est pas un appel, une invitation ! Les femmes ont le droit de porter ce qu'elles veulent.

L'uniforme à l'école mis sur la table

Agression sexiste : 42% des femmes en ont déjà subi au moins une

Le panel interrogé lors de cette étude d'OpinionWay concerne une tranche d'âge de 18-30 ans. Mais ce type de réflexions prend son origine à l'école comme le montre le mouvement #liberation14. Des collégiennes et lycéennes ont dénoncé en 2020 les règlements intérieurs de leur établissement sur les tenues à porter et à ne pas porter. "On nous dit qu’un short ou une jupe au-dessus du genou pourrait déconcentrer les garçons. Mais ce n’est pas normal, ça revient à justifier les agressions par la tenue", explique en ce sens Camille, 17 ans, à 20 minutes.

Selon l'étude OpinionWay, 57 % des femmes de 18 à 30 ans ne veulent pas d'un code vestimentaire à l'école. 37 % pensent que ce type de règle se base sur des critères subjectifs, voire sexistes.

De leur côté, 60 % des hommes sont favorables à un règlement vestimentaire à l'école. Mais en grandissant, une femme est libre de porter ce qu'elle souhaite pour aller au travail estiment 56 % des hommes interrogés. On baigne dans une culture du viol insidieuse... Rappelons que la provocation n'existe que dans l’œil du prédateur. Les femmes sont libres de porter ce qu'elles veulent, qu'importe leur âge, de jour comme de nuit, et où qu'elles soient. Ce n'est quand même pas sorcier à comprendre...

Qu'est-ce qu'une tenue correcte ?

La tenue vestimentaire d'une femme n'est en aucun cas un motif d'agression. D'ailleurs quand on s'aventure à leur demander comment les femmes doivent s'habiller pour éviter leurs commentaires dégradants et autres agressions, étrangement ils restent sans voix. 62 % des hommes de 18 à 30 ans jugent ainsi impossible ou très compliqué d'en donner la définition exacte.

De l'autre côté, toujours selon l'étude OpinionWay, 84 % des femmes sont du même avis : la définition d'une tenue correcte est associée à la perception de chacun.e. Pour Camille, 17 ans, par exemple, il s’agit de "cacher les parties intimes et de respecter les lois sur l’exhibitionnisme".

Emblème des années 90, le crop top très en vogue chez les jeunes en 2021, suscite d'ailleurs toujours des discours divergents. Les clichés et la stigmatisation des victimes ont décidément la peau dure... Mais comme dirait Lilou, sur Twitter, du haut de ses 17 ans : "apprenez à vos fils à se contrôler plutôt que d’essayer de contrôler la tenue de vos filles".