Boissons énergisantes : sont-elles dangereuses pour la santé ? | Santé Magazine

Boissons énergisantes : sont-elles dangereuses pour la santé ? | Santé Magazine

Les boissons énergisantes sont très en vogue depuis une quinzaine d'années. Mais savons-nous exactement de ces boissons supposées donner un "coup de fouet" à l'organisme ? Que contiennent-elles et représentent-elles un risque pour la santé ? Toutes les réponses à vos questions.

En vente libre dans les rayons de supermarché, les boissons énergisantes sont conçues pour donner un regain d'énergie à l'organisme. Consommées par les petits comme les grands, ellessont pourtant déconseillées aux enfants, à cause d'une teneur trop élevée en caféine.

Qu'est-ce qu'une boisson énergisante et pourquoi en boire ?

Le terme "boissons dites énergisantes"appelées aussi "energy drinks" regroupe des boissons qui se présentent"comme possédant des propriétés stimulantes tant au niveau physique qu’intellectuel", écrit l'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses) dans son article sur les boissons énergisantes (Source 1). Il s'agit d'un"terme marketing qui n’a pas de définition au plan réglementaire", précise l'Agence. Leur but ? Donner un"coup de fouet"à l'organisme, et éviter les coups de fatigue.

"Elles contiennent généralement des ingrédients tels quecaféine, taurine, glucuronolactone, vitamines, ou encore des extraits de plantes (guarana, ginseng)",note l'Anses.

Quelle différence entre boisson énergisante et boisson énergétique pour le sport ?

On entend souvent parler de boisson énergétique, qu'on met dans le même panier que la boisson énergisante, alors qu'elles sont toutes les deux bien différentes !

"Il ne faut pas confondre les boissons énergisantes avec les boissons énergétiques qui sontdes boissons de l'effortspécifiquement formulées pour répondre aux besoins nutritionnels dans le cadre d'une activité sportive intense", formule l'Anses (Source 1). Ces dernières sont donc destinées aux sportifs, pendant ou après des séances de pratique sportive intense.

La consommation de boissons énergisantes, elle, est carrément déconseillée avant, pendant ou après lesport.

"L'Agence attirait aussi l'attention sur le fait que certains modes de consommation courants de ces boissons (activité sportive, consommation en mélange avec de l'alcool) pourraient être associés à des risques cardio-vasculaires lors d'exercices physiques intenses et de perception amoindrie des effets liés à l'alcool".

Redbull, Monster... Quels sont les effets des boissons énergisantes sur l'organisme ?

Les boissons énergisantes sont pointées du doigts par les autorités sanitaires et de nombreux spécialistes depuis une vingtaine d'années. L'Anses a rendu plusieurs avis depuis 2001 "pour évaluer l'innocuité et l'intérêt nutritionnel de ces boissons". Elle suit de près les effets indésirables suspectés d’être liés à la consommation de ces produits. Le 1er octobre 2013, elle avait, dans un rapport, déconseillé la consommation de ces boissons chez lesenfantset les adolescents(Source 2).

Boissons énergisantes : sont-elles dangereuses pour la santé ? | Santé Magazine

Plusieurs reproches sont adressés aux Red Bull, Monster et autres energy drinks. Non seulement ces sodas sont sucrés, ce qui est un facteur de risque d’obésité bien connu ; mais surtout, 96 % d’entre eux contiennent de la caféine et 52 % de la taurine, un acide aminé soupçonné d’en potentialiser les effets délétères (Source 2).

Si le gouvernement britannique a lancé en 2018 une consultation publique proposant d'interdire les boissons contenant plus de 150 mg de caféine par litre aux enfants et adolescents, la France, elle, n'a toujours pas posé de restrictionsconcernant la vente de boissons énergisantes. Les canettes doivent toutefois porter la mention"teneur élevée en caféine" et "déconseillé aux enfants et auxfemmes enceintes".

Boisson énergisante et grossesse, le mélange à éviter

Les boissons énergisantes sont déconseillées aux femmes enceintes ou qui allaitent, même en petite quantité ! En effet, les fameuses energy drinks peuvent contenir de grandes quantités de caféine, ainsi que du ginseng et de la taurine, dont les effets n'ont pas encore été vérifiés sur la grossesse.

Selon des études, la consommation excessive de caféine pourrait augmenter le risque de retard de croissance chez le fœtus et d'avortement spontané.

"Les femmes enceintes devraient éviter de consommer des boissons énergisantes et autres boissons caféinées, à cause des risques de fausse couche et de retard de croissance fœtale qui sont liés à la caféine", recommande le Dr Martin Juneau, Cardiologue et Directeur de la prévention, Institut de Cardiologie de Montréal (Source 3).

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La caféine dans les boissons énergisantes : quels dangers pour les enfants ?

Si en quantité modérée, la caféine ne présente aucun risque pour la plupart des gens, un excès peut causer des effets néfastes sur le système nerveux, entraînant maux de tête, irritabilité, troubles du sommeil...

En effet, la caféine est une substance psychoactive à laquelle le système nerveux est très sensible, et particulièrement celui des enfants.

Des effets indésirables peuvent survenir commedes palpitations ou une certaine excitabilité. Dans son rapport, l’Anses signale que 11 % des 3-10 ans et 7 % des 11-14 ans ont une consommation qui les expose à un risque de symptômes de sevrage tels que l'anxiété, les maux de tête, mais également des troubles de l'endormissement et du sommeil, augmentant leur état de fatigue (Source 2).

Sans compter les nombreuses études sur l'impact cardiovasculaire des boissons énergisantes auprès de jeunes personnes, "qui ont montré des effets sur le cœur, en particulier sur la pression artérielle et le rythme cardiaque", note le Dr Martin Juneau (Source 3).

Chez les adultes aussi, la quantité de caféine consommée doit être limitée. "Un avis scientifique de l'AESA paru en 2015 recommande à la population adulte en bonne santé, de limiter ses apports quotidiens en caféine, en provenance de toutes sources alimentaires, à 400 mg, dose au-delà de laquelle un risque pour la santé existe", écrit le Ministère de la Santé et des Solidarités sur son site (Source 4).

Les enfants et les ados sont sensibles au marketing des energy drinks

C'est bien connu : les energy drinks plaisent aux plus jeunes. Leur packaging est attractif : couleurs vives, dessins stylisés, sponsors populaires... Et la promesse "énergisante" est un argument vendeur. Or, les enfants comme les adolescents sont très sensibles à ces messages.C’est pourquoi l’Anses recommande de mieux encadrer la promotion de ces sodas.

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Comment fabriquer une boisson énergétique maison et naturelle ?

Vous avez envie de proposer une alternative pour une boisson "coup de boost" à vos enfants, qui réclament des boissons énergisantes ? C'est possible ! De nombreux ingrédients permettent de créer une boisson énergisante avec rapidité et simplicité !

Les ingrédients stimulants que vous pouvez mixer dans vos boissons sont les suivants :

Vous pouvez par exemple mélanger deux tasses d'eau froide avec un peu de jus d'orange frais. Ajoutez quelques gouttes de jus de citron frais, deux cuillères à soupe de miel et une demi-cuillère à thé de sel. Vous aurez les vitamines et minéraux nécessaires pour apporter de l'énergie : vitamine C, glucides, électrolytes...

Autre idée: mélanger dans un verre deux cuillères à café de miel, le jus de deux oranges et deux citrons pressées, quelques morceaux de fruits rouges frais si possible, une cuillère à café de spiruline, et un peu de gingembre râpé par-dessus.

Source 1 : "Boissons énergisantes", Agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation (Anses), 2 août 2021.

Source 2 : "Évaluation des risques liés à la consommation de boissons dites « énergisantes"", Avis de l’Anses, septembre 2013.

Source 3 : "Les effets des boissons énergisantes sur le système cardiovasculaire", Dr Martin Juneau, Cardiologue et Directeur de la prévention, Institut de Cardiologie de Montréal, 20 juin 2019.

Source 4 : "Boissons énergisantes : des produits sous surveillance", DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes),

A lire aussiAuteur : Mathilde Pujol, Journaliste santéArticle publié le